Où en est le Cameroun avec ses Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), à l’aube 2015 ?

A cette question, nombreux sont les camerounais qui ne sauraient quoi répondre. Les autorités pour la plupart, seraient embarrassées, tant le sujet ne semble pas les préoccuper plus que çà. Du moins en apparence. Et à l’heure où les Nations Unies envisage de se rencontrer ce mois de septembre 2010 pour évaluer les « avancées » de chaque pays au cas par cas, il y’a lieu de s’interroger sur le cas du Cameroun.

A ce sujet, le Centre des Nations Unies pour les Droits de l’Homme et la Démocratie (CNUDH) en Afrique centrale, situé au quartier Bastos à Yaoundé, organisait pour la deuxième fois, un carrefour littéraire, dont le thème retenu était : « Réaliser les Objectifs du Millénaire pour le Développement : Une approche fondée sur les droits de l’homme ». Sans surprise, des membres du gouvernement prenaient part aux différents échanges et la rencontre a été ponctuée par diverses interventions, dont celle qui a le plus retenu mon attention, à savoir, l’intervention de Mr Idrissou YAP, Chef de la Cellule du Développement Humain au Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat). Et, en sa qualité de représentant, dudit ministère, il a reconnu que « Sur les 8 Objectifs du Millénaire pour le Développement, le gouvernement camerounais a réalisé des efforts notables dans le domaine de l’éducation primaire pour tous et, la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ».

Ainsi, en ce qui concerne les 2e et 3e OMD, quelques avancées sont à noter, même si pour le reste, la situation jusqu’ici, n’a pas de quoi faire sourire. Car, non seulement « la santé maternelle s’est dégradée.», mais aussi « Le taux de mortalité a cru pendant les 10 dernières années ». Des problèmes qui, selon le Chef de la Cellule du Développement Humain du Minepat toujours, découlent de la crise économique de 2008 qui, ayant frappé la plupart des partenaires étrangers du Cameroun, les a contraints d’une certaine manière, à réduire leurs budgets de financement de projets visant à réaliser la plupart de ces OMD.

Est-ce donc à dire, que tout ira mieux pour le Cameroun, quand cette fameuse crise économique de 2008 sera entièrement passée ? Je m’interroge….

Plaidoyer pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale en Afrique

  

Chaque minute dans le monde : 380 femmes tombent enceintes et parmi elles 110 connaissent des complications liées à leurs grossesses !

Au Cameroun seulement, toutes les deux heures: Une femme meurt des suites de complications liées à sa grossesse, à l’accouchement ou  à des suites de couche, et au moins six(06) nouveau-nés meurent !

La mortalité néonatale reste très élevée avec 42 décès pour 1000 naissances vivantes.

Tout ceci est lié à divers facteurs tels que la mauvaise qualité des soins, le manque de qualification du personnel soignant parfois ou de la pauvreté des femmes concernées entre autre ; auxquels s’ajoutent aussi parfois, le piteux état des structures sanitaires (surtout en milieu rural).

Si les pouvoirs publics ne s’impliquent pas davantage dans la lutte contre ce phénomène, le pire est à craindre !

Car à cette allure, si rien n’est vite fait, les 4e et 5e Objectifs du Millénaire pour le Développement à savoir Réduire de 2/3, soit environ 66% le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans  et  Réduire de ¾, soit environ 75%, le taux de mortalité maternelle  risquent, à coup sûr, de ne pas être atteint d’ici 2015.

Alors à notre niveau, joignons nos efforts en signant et faisant signer par nos proches, cette pétition visant à contraindre nos dirigeants à respecter leurs engagements. Car, nul n’est censé mourir en donnant la vie !

http://www.amnesty.org/en/appeals-for-action/help-stop-maternal-deaths-africa

Le taux de mortalité maternelle sans cesse croissant au Cameroun.

Le taux de mortalité maternelle est sans cesse croissant sur le continent et particulièrement au Cameroun. Une situation d’autant plus inquiétante que les causes de cette situation sont clairement identifiées. Il est donc temps de poser des actes concrets.

Peu de gens le savent peut-être. Pourtant, la plupart des décès sont enregistrés pendant les urgences obstétricales, ceci des centres de santé intégrés, jusqu’aux hôpitaux de référence. Selon les résultats d’un rapport effectué au Cameroun en 2004, plus de 699 femmes sur 100 000 meurent en donnant naissance. Des décès causés en partie par les mauvais systèmes de référence, la contre référence étant presque inexistante. De plus, la qualité du plateau technique laisse souvent à désirer.

Selon l’UNICEF, en 2008, le nombre annuel de naissances (en milliers) était de 704, et le nombre de décès des moins de 5 ans (en milliers) lui était de 89.

Lors de la 4e journée africaine de réduction de la mortalité maternelle et néonatale, célébrée le 08 mai dernier, le thème choisi était : « Mortalité maternelle et néonatale : Agissons ensemble pour la vaincre ». Le slogan arrêté par le ministère camerounais de la santé publique était : « Aider la femme camerounaise à ne pas mourir en donnant la vie : Moi je m’engage ».

Mais toujours est-il que, l’engagement des uns et des autres pour remédier à cette situation reste, à l’heure actuelle, presqu’invisible.