Cameroun : L’eau potable toujours aussi rare dans la ville de Yaoundé

« L’eau c’est la vie » dit l’adage. Si cet adage était si vrai, de nombreux camerounais seraient probablement sans vie aujourd’hui. Car, au Cameroun, dans les deux grandes villes du pays que sont Yaoundé et Douala en particulier, l’eau est une denrée rare. Très rare par moment. Ce qui fait de l’accès à l’eau potable, un sérieux problème pour les ménages qui voient de moins en moins d’eau couler de leurs robinets.

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Un camion-citerne de la Camwater ravitaillant les habitants du quartier Nkolndongo à Yaoundé. ©Menphil

Des scènes comme celle-ci, les habitants de certains quartiers de la capitale en sont familiers.  Des camions-citernes de la Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater), l’entreprise en charge de « la gestion, pour le compte de l’Etat, des biens et droits affectés au service public de l’eau potable en milieu urbain et périurbain » au Cameroun, volant au secours des populations des quartiers victimes des récurrentes pénuries d’eau dans la ville de Yaoundé. Son ambition affichée de « fournir une eau de très bonne qualité à toute la population camerounaise » s’apparente toujours plus à une chimère vu les réalités auxquelles restent confrontés de nombreux camerounais.

L’accès à de l’eau potable est presque devenu un luxe. Un petit privilège. Si tant il est vrai qu’à peine 35% de la population au Cameroun a accès à l’eau potable. Une réalité bien surprenante, vu les ressources en eau dont dispose le pays, même si 72% de ces ressources en eau soit réparti dans la partie méridionale du pays.

A l’occasion de la journée mondiale de l’eau en mars dernier, des initiatives citoyennes ayant pour but de dénoncer cette situation avaient vu le jour. L’on observait des revendications de consommateurs, rappelant au gouvernement que le droit à l’eau potable est un droit fondamental; des associations fustigeant ce qu’elles qualifiaient d’inaction du gouvernement sur cette question. Bien avant cela, des faits de société, un brin anodins, mais pourtant très révélateurs, attiraient déjà l’attention sur la situation dans l’Est du pays. Car, les difficultés d’accès à l’eau cachent bien d’autres problèmes, d’ordre sanitaire tels que les maladies hydriques qu’elles entrainent parfois.

Toutefois, bon nombre de projets sont initiés à travers le pays par plusieurs acteurs. Mais toutefois, qu’il s’agisse de l’Etat camerounais dans le cadre d’accords bilatéraux avec ses partenaires au développement ou d’initiatives inter-étatiques ou des collectivités territoriales, qui se mobilisent de plus en plus, toujours est-il que beaucoup reste encore à faire pour améliorer la distribution en eau potable sur l’ensemble du territoire.