J’aurai tellement voulu être… un enseignant modèle

J’ai longtemps hésité avant d’écrire ce billet. Je me suis posé tellement de questions avant. Comme presque tout le temps.

Comme tout enseignant qui se respecte, j’ai pris un certain nombre de résolutions en début d’année scolaire. Je ne sais pas si je parviendrai à les tenir. Je ne sais pas si elles me permettront d’être meilleur tout au long de cette année et même après. Mais, j’espère qu’au final, elles contribueront à améliorer les performances de mes élèves. Je le souhaite de tout mon cœur en tout cas.

Mais, de bonnes intentions, le monde en est pavé. Et même l’enfer, m’a-t-on dit.

J’aurai tellement voulu être un enseignant modèle.  Mais, j’ai bien peur de ne pouvoir, quand je me retrouve face à 118 élèves dans une seule salle de classe. Des classes dont les effectifs pléthoriques me donnent le vertige à peine entré. Des salles de classes dans lesquelles il m’est littéralement impossible de circuler entre les table-bancs parfois. Comment bien dispenser mon cours dans de telles situations?

J’aurai tellement voulu être un enseignant modèle.  Mais, c’est tellement difficile d’être à sa troisième année de service sans avoir jamais perçu de salaire. Je me demande jusqu’à quand durera ce sacerdoce ? Si j’aurais la force et les ressources matérielles nécessaires pour tenir encore longtemps.

J’aimerais tellement voulu être irréprochable dans mon travail. Mais, où vais-je trouver la force de tenir jusqu’au bout, dans un contexte où en plus, les enseignants sont considérés comme des personnes sans ambition, en plus. Après tout, combien d’entre eux parviennent à construire des châteaux ou à acheter de belles voitures quelques mois à peine après leur sortie de l’école normale ? Car, sous tous les cieux l’argent est roi et la valeur des êtres humains est réduite à la quantité (et parfois la qualité) des biens matériels qu’ils possèdent. La crise des valeurs ne concerne pas que les pays occidentaux. Détrompez-vous.  Et ne me demandez surtout pas à qui la faute. Et j’ai bien l’impression que les cours d’éducation civique et morale que je dispense à mes élèves, ne suffisent à leur faire prendre conscience.

J’aimerais tellement être un enseignant modèle. Mais, c’est parfois si difficile de ne pas laisser transparaître ce sentiment de frustration de mes attentes vis-à-vis de ma hiérarchie, lorsque je me retrouve face à mes élèves. Rester fort et garder le moral toujours haut ? Pas toujours si simple au fond.

J’aurai tant aimé être un enseignant modèle. Mais, à cause de tout ceci et bien plus, malgré tous mes efforts, je me demande si au fond, j’y parviendrai un jour. Si l’enseignant modèle existe vraiment.
Mark twain

Cameroon: Looking for a shelter

Everybody has the right to have a house (shelter). We all know that. But when we look around us, particularly for those who live in Africa, we observe that, this is one of the less respected human rights.

What’s happening in Kibera the bigest slum in Nairobi, Kenya, has some similarities with something that happened here in Yaoundé, Cameroon, last year.

Due to the will of the Urban Council to implement urbanisation projects/programs, through its projects named Yaoundé Horizon 2020 (Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme – SDAU ) (in French) , many slums have been destroyed, particularly in areas like Ntaba, Ekoudou (some of the most populated slums in Yaoundé) and hundreds of people soon became homeless.

Same scenario took place in Douala (the economic capital of Cameroon), where people, and whole families have been skedaddled out the University neighbourhood in March 2010 by the Urban Council too. Of course! Here, by doing this, they pretended that the University needed new buildings which should be built sooner, for academic purposes. I’m not against the fact that they want to extend the University. But…

I think, the real problem is not just about the fact that hundreds of people are displaced, but about their RELOCATION. Because here in Cameroon, like in some other african countries, there were no relocation plan, and those people at a moment’s notice, became homeless…and most of them are still homeless now. Isn’t that an injustice?

And till now, most of those displaced people have been neither indemnified nor relocated.

I can’t even imagine how it feels like (for them) to live in such a frame of mind. Aren’t they humans like all of us?

Football : La coupe du monde pourra-t-elle réconcilier l’Afrique avec ses vieux démons ?

La coupe du monde approche. Elle est presque là. D’ici quelques jours, tous les cœurs, ici au Cameroun, et dans bien d’autres pays africains, ne vibreront qu’au rythme de Johannesburg, Pretoria, Cape Town, Durban, Polokwane, Port Elizabeth…

C’est la première fois qu’un tel évènement est organisé sur le continent, et bien plus qu’un simple évènement sportif, beaucoup voient en cela, le symbole d’une Afrique qui, tant bien que mal, s’éveille (du moins par endroit). Car, bien au-delà du simple aspect sportif, les manifestations de cette envergure, ont toujours été une occasion pour le/les pays organisateur(s), d’exhiber leurs atouts, de montrer au reste du monde ce qu’ils valent, d’exposer leur potentiel…

Un détail cependant, ne cesse d’attirer mon attention. L’enthousiasme suscité presque partout sur le continent africain, par le fait que cette coupe du monde FIFA 2010, soit organisée par un pays africain. L’Afrique se réveille-t-elle enfin ? Pas si sûr…

Et j’ai soudain l’impression que l’Afrique du sud est perçue par tous comme étant « l’Afrique en miniature », car de Yaoundé à Nairobi et d’Alger à Maputo, on est tous très fier de voir un tel évènement se dérouler « chez nous », sur le sol africain ; et tous solidaires de l’Afrique du sud.

En ce qui me concerne, je n’en suis pas moins fier. Si seulement cette coupe du monde parvenait à réconcilier l’Afrique avec ses vieux démons. Car, je serais trop triste que cet élan de solidarité africaine, ce sentiment de ne former tous qu’un, qui caractérise presque tous les africains aujourd’hui à l’approche de cette compétition, ne s’éteigne avec les lampions de cette coupe le 11 juillet 2010.

VOUS AVEZ DIT «50 ANNEES D’INDEPENDANCE»?

Il parait que cette année, l’on célèbre les cinquante années d’indépendance de 17 pays africains parmi lesquels figure le mien. Le Cameroun. Mon Cher et beau pays que j’aime tant.

Ici au pays naturellement, beaucoup s’en réjouissent, au premier rang desquels les politiques. Ou devrais-je plutôt dire le pouvoir en place. Mais, d’un autre côté, il y’a aussi des gens comme moi, qui ne comprennent pas trop de quoi il est question. Car Je ne sais pas ce que nous allons célébrer au juste. « L’indépendance de notre pays », me rappelle un ami. Ah oui ?! Et moi de me demander : « alors comme çà nous sommes indépendants ? » Çà vraiment, je ne dirais pas que je le ressens dans mon quotidien. Et beaucoup d’autres camerounais d’ailleurs, ne diraient pas le contraire. Mais bon…

Mais que va-ton célébrer au juste ? Je suis un peu (je dirais même vraiment) perdu. Les médias n’en finissent pas d‘épiloguer là-dessus. Chacun y va de son analyse, presque toutes aussi vides que rigolotes les unes les autres pour la plupart, à quelques exceptions près. En les écoutant, en les lisant ou les regardant, il m’arrive de sourire. Car j’ai l’impression, et c’est le plus triste, qu’on ne sait pas vraiment toujours trop de quoi on parle. Des fois çà m’agace. Je déteste les spéculations. Heureusement pour moi, il y’en a quand même qui du même coup, m’apprennent des choses sur l’histoire de mon pays. On dit aussi sur certains médias, qu’il sera ouvert un Panthéon. Et du coup je me pose des questions. Lors de ce cinquantenaire que célèbre-ton au juste ? Nos héros nationaux, ceux-là qui ont vraiment combattu pour que ce pays soit libre (je pense ici à Ernest Wandié, Ruben Um Nyobè, Abel Kingue, et les autres) vont-ils être réhabilités? Cet évènement ne sera-t-il pas finalement que le pur produit d’une récupération politique de la part du pouvoir en place ? Tous ces camerounais qui prendront éventuellement part aux différentes manifestations prévues à cet effet, connaissent-ils vraiment la valeur de cette étape dans l’histoire de leur pays ? …

Des questions, je n’en finis pas de m’en poser. Car de voir cette agitation autour de cet « évènement » me donne parfois le tournis. Sait-on toujours vraiment ce que l’on fête ? Mes vieux démons alors ressurgissent. Et subitement, une autre grande question s’impose dans mon esprit: Sommes-nous [camerounais] vraiment indépendants ?

J’en connais plus d’un qui me maudiraient, juste d’avoir posé une telle question. Et vous, qu’en pensez-vous ?